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À propos de l’écrivain:
Né en 1903 en Allemagne, Hans Jonas poursuivit des études de philosophie et de théologie auprès des grands maîtres de l’époque: E.Husserl, M.Heidegger et R.Bultmann.
Juif durant la Seconde Guerre mondiale, il fuit en Angleterre puis en Palestine et s’engagea comme artilleur dans une brigade juive au passeport britannique.
À la fin de la guerre, il ne voulut plus jamais résider dans son pays natal et il finit par s’installer à New York. C’est alors que le philosophe décida de fonder une éthique nouvelle, fondée sur la découverte d’un principe de nature des choses.

Une éthique pour la nature, recueil de huit entretiens devait paraître en mai 1993 pour la quatre-vingt-dixième anniversaire de l’auteur mais celui-ci mourra avant sa parution.
Je me suis ainsi penchée sur le troisième chapitre du livre.

III

Le monde n’est ni axiologiquement neutre, ni disponible à volonté
La responsabilité comme obligation de survie

Entretien avec Christian Schütze, 11 février 1992

L’entretien commence par l’évocation du livre d’Hans Jonas publié en 1979, Le Principe de responsabilité, que les hommes politiques citent souvent dans leur discours. Mais ces idées sont-elles concrétisées dans la pratique?
Le philosophe explique qu’il est normal que les politiciens veuillent faire bonne impression et utilisent son livre, et que cet intérêt forcé prouve à quel point l’écologie est aujourd’hui un point incontournable à évoquer. “une pression morale s’étend sur les détenteurs de la responsabilité publique, les contraignant ainsi à se justifier.”
C’est sur ce point d’influence que l’ouvrage a eu des retentissements plutôt que sur les actes concrets des politiciens.

Par la suite l’interlocuteur se penche sur les différents partis politiques allemands: y en a t-il un qui se soit réclamé de l'œuvre de Jonas plus qu’un autre ?
Hans Jonas cite le Parti social démocrate qui, après que son livre eut été cité par Helmut Schmidt, s’en réclama sans cesse dans ses discours. Il y eut même des débats entre les partis sur le sens des phrases de Jonas. “Il s’agissait d’identifier, de se parer ou de s’affubler de ma pensée manifestement prodigieuse.”

Le journaliste mentionne ensuite la place des scientifiques au sein du gouvernement fédéral, consultés pour de nombreuses problématiques. Le philosophe devrait-il lui aussi avoir une voix ?
Hans Jonas déplore une dénaturation de la philosophie. Aujourd'hui, tous les philosophes sont des enseignants et la philosophie enseignée “ n’est absolument pas orientée vers la théorisation de l'éthique”. Elle est devenue trop conceptuelle, trop distante des problèmes urgents qui nous touchent directement.
Si la philosophie était comme le souhaitait Hans Jonas, les philosophes pourraient jouer un rôle de conseil auprès du gouvernement, mais comme celle-ci n’est pas conforme à ce souhait, tout ce raisonnement n'est pas réaliste.

Est abordé le sujet des générations à venir, de cette responsabilité qu’ont les hommes. Avons-nous déjà eu par le passé cette conscience des conséquences de nos actes?
Le philosophe explique que non, car autrefois, la technique étant moins développée, les actes de hommes avaient des conséquences directes, étant à plus petite échelle. Mais depuis la révolution industrielle et le développement de la technique, non seulement nos actions ont plus d’impact car plus polluantes, mais cette technique permet également d’évaluer les dommages de ces actes. Ainsi, notre conscience accrue, nous ne pouvons fermer les yeux devant nos responsabilités.

L’interlocuteur du philosophe pose enfin la question suivante: si le monde va si mal, pourquoi assurer la pérennité de notre espèce ?
Ce à quoi Hans Jonas répond en deux temps. Les hommes se différencient des animaux par leur capacité à se forger des valeurs, dont celle de responsabilité du présent, et du futur. “En vertu d’une conclusion proprement ontologique, il résulte donc” “l’obligation de conserver la Création”.

Dans son livre "Qu'est-ce que l'écologie ?", Hicham-Stéphane Afeissa propose une analyse de la pensée écologique en prenant en compte les différentes approches et écoles de pensée qui ont émergé depuis la fin du XIXe siècle. Le livre est divisé en quatre parties : la première partie traite de l'histoire de l'écologie, la deuxième partie aborde les différents courants de pensée écologique, la troisième partie analyse les enjeux écologiques contemporains, et la quatrième partie explore les liens entre écologie et philosophie.

Dans la première partie, Afeissa évoque les premiers mouvements écologiques, tels que la conservation de la nature et la protection de la faune et de la flore, ainsi que les premiers travaux scientifiques sur l'écologie. Il évoque également la naissance de l'écologie politique et la prise de conscience de l'impact de l'activité humaine sur l'environnement.
Dans la deuxième partie, Afeissa analyse les différentes écoles de pensée écologique, notamment l'écologie profonde, l'écologie sociale et l'écologie politique. Il examine les fondements théoriques de ces écoles, leurs différences et leurs similitudes, ainsi que leurs implications pratiques. Il souligne également l'importance de la coopération entre ces différentes écoles pour faire face aux défis environnementaux actuels.
Dans la troisième partie, Afeissa se concentre sur les enjeux écologiques contemporains, tels que le changement climatique, la perte de biodiversité, la pollution, la gestion des ressources naturelles, l'agriculture et l'alimentation, ainsi que la gestion des déchets. Il analyse les causes de ces problèmes, leurs conséquences, ainsi que les solutions proposées pour y faire face.
Enfin, dans la quatrième partie, Afeissa explore les liens entre écologie et philosophie. Il examine notamment les questions éthiques liées à l'écologie, telles que la question de la valeur intrinsèque de la nature, les droits des générations futures, ainsi que les implications de la consommation et du développement économique sur l'environnement. Il souligne également l'importance de la réflexion philosophique pour construire une vision globale et cohérente de l'écologie.

En somme, "Qu'est-ce que l'écologie ?" d'Hicham-Stéphane Afeissa offre une analyse complète et accessible de la pensée écologique et des enjeux environnementaux contemporains. Le livre permet de mieux comprendre les différentes approches et écoles de pensée écologique, ainsi que les liens entre écologie et philosophie. Il offre une vision globale des défis environnementaux auxquels nous sommes confrontés et des perspectives pour un avenir plus durable.

À L'AUBE DE LA 6E EXTINCTION — BRUNO DAVID (2021)

À l’aube de la 6e Extinction, comment habiter la Terre est un ouvrage publié en 2021 par Bruno David des éditions Grasset. Bruno David est un naturaliste spécialisé en paléontologie et en sciences de l’évolution et de la biodiversité. Il est actuellement le président du Muséum National d’histoire naturelle depuis 2015. Cet ouvrage est un plaidoyer envers la protection de notre biodiversité et comment toutes les activités humaines peuvent avoir des conséquences sur le futur de la planète Terre.
« Est-il trop tard ou pouvons-nous éviter le pire ? » L’auteur nous retrace tout au long de son livre les précédentes crises que la planète a subi et vient comparer avec la nouvelle qui se prépare. Cependant, celui-ci ne se positionne pas en bienfaiteur ou comme donneur de leçons et nous laisse entrevoir un espoir plus qu’optimiste pour l’avenir de la planète. Seule question qu’on va se poser tout au long de notre lecture : est-ce que nous, humains, feront partie de l’avenir de la Terre ou sommes-nous voués à disparaître plus tôt que prévu ?.
Grâce à sa double formation, paléontologue et biologiste, Bruno David vient ici en guide à travers tout ce brouhaha médiatique qui mélange science et opinions. Il vient débroussailler et clarifier les dires en rappelant la différence entre ce qui relève d’un fait scientifique, d’une hypothèse ou d’une spéculation.

Tel un scientifique, David structure son récit en six grandes parties :
1. La biodiversité, qu’est-ce que c’est ?
2. Quel usage faisons-nous de la planète et de sa biodiversité ?
3. Qu’est-ce qu’une crise de la biodiversité ?
4. Sixième extinction : mythe ou réalité ?
5. Comment rectifier le tir ?
6. Face à nous-mêmes

Après une première partie où il entrevoit diverses définitions à la notion de biodiversité, il met en évidence les impacts de l’Homme, que ce soit de nos activités ou de notre façon de vivre sur celle-ci à travers plusieurs chapitres : les transports, le logement, l'eau, la santé, la pandémie de 2020, l’agriculture… Et par la suite, il vient comparer les anciennes crises de la biodiversité avec celle qu’on vit actuellement. Le plus de ce livre est que Bruno David vient déconstruite une des bases de notre société moderne : anthropocentrisme et cette différenciation Homme-Nature. Or dans la réalité, l’humain fait partie d’un écosystème interdépendant ou chaque espèce à un rôle précieux à jouer et l’humain n’est en aucun cas au-dessus de cette pyramide.
Pour aller plus loin, on pourrait croiser cet ouvrage avec celui du philosophe français Félix Guattari « les Trois écologies ». Son nom est bien ancré dans la pensée écologique contemporaine et aborde plus en détail sur la notion d’écosystème.